LES BRUITS DE COULOIRS

2012 Résidence à l’hôpital Psychiatrique Daumézon à Fleury-les-Aubrais près d’Orléans. Dans le cadre de la programmation du festival Excentrique et dans le cadre du programme Culture et santé, Marc Pichelin a été invité par Culture O Centre pour travailler une création sonore. Accompagné de Kristof Guez, ils ont passé  trois semaines à vivre dans cet établissement.
Les deux artistes ont réalisé une carte postale sonore réunissant une pièce phonographique d’une heure et un livret photo d’une cinquantaine de pages. Ils sont retournés à l’hôpital pour présenter une performance autour de la sortie de cette édition.

2013 Reprise des matériaux
Pour en faire un spectacle, Marc Pichelin et Kristof Guez ont entièrement repensé une proposition, en s’appuyant sur le travail photographique
et phonographique effectué pour la composition de la carte postale sonore et en développant les thématiques abordées : enfermement, relations patients/soignants, relation au temps et à l’espace de l’hôpital, réflexion sur la place de l’artiste dans ce genre de contexte.

2014 Création avec Frédéric Le Junter
En invitant Frédéric Le Junter, le désir est de se retrouver à nouveau déstabilisé, comme Marc Pichelin et Kristof Guez l’ont été à l’hopital.
Partant de la scénographie de départ, Frédéric Le Junter a reconstruit un espace à son image : fragile, bricolé et poétique. Il a réalisé une structure
qui permet à la fois d’accrocher des choses, de disposer des surfaces de projection pour les images et de délimiter l’espace de jeu.
Le spectacle est écrit autour du parcours phonographique composé par Marc Pichelin. On y entend l’hôpital avec ses couloirs où se croisent les patients et où travaillent les soignants. Ces ambiances de vie sont ponctuées d’entretiens qui permettent de rencontrer plus intimement certains malades et de se familiariser plus précisément avec le travail des soignants (infirmiers, docteurs). Frédéric Le Junter est seul au plateau. Il a des petits instruments. Il déambule en menant des actions musicales discrètes. Il souligne le propos des phonographies ou déplace légèrement l’écoute. Il se joue des limites, des frontières entre la folie et la normalité, entre le dedans et le dehors, entre le controle et le hasard. Ses interventions sont à la fois précises et incertaines.
Sa présence et ses actions permettent de mieux entendre et de mieux appréhender les images. Les images photographiques de Kristof Guez,
projetées en direct, ne sont pas illustratives des images sonores. Elles ne montrent jamais les personnes. Elles se contentent d’amener des éléments de décors et de montrer certains détails.
Les images ne sont pas projetées à la manière d’un film, elles participent globalement de la construction de l’espace du plateau. Les trois propos se croisent, se bousculent, s’interpellent, pour une immersion pleine de poésie et de pudeur dans l’univers méconnue de la psychiatrie.