À l’été 2019, la plasticienne Louise Collet s’intéresse aux Jardinots, d’anciens jardins cheminots devenus jardins familiaux, en Dordogne, où elle fait la connaissance d’Albert, de Milou et des autres jardiniers.

Accompagnée de Marc Pichelin, qui enregistre les paroles des jardiniers, les deux artistes les observent planter, semer, sarcler, récolter et les écoutent parler de leurs pratiques, leurs techniques et leurs vies. De saison en saison, une complicité s’installe entre les auteurs et les jardiniers. Les Mains Dans La Terre est un travail motivé par l’observation du réel, et notamment de la relation que l’humain entretient avec son environnement et de son rapport au quotidien.

Une immersion poétique au cœur des jardins ouvriers

Les Mains Dans la Terre nous invite à la découverte de dix jardinets et de leurs cultivateurs. Une série de portraits sensibles des jardiniers composés de petites gouaches colorées et de dessins grands formats en noir et blanc, des vues fragmentaires à des vues d’ensemble des jardins. À chaque parcelle sa palette de couleurs en fonction de la luminosité, de la saison et de l’ambiance qui s’en dégage.

Au fil du temps, et à travers un dessin d’une rare précision et empreint d’une grande délicatesse, Louise Collet fait le portrait sensible et subtil de ces planteurs amateurs qui ne sont jamais montrés directement, mais représentés à travers leurs gestes, leurs outils et leurs jardins. Elle brosse alors un portrait en creux. En décalant son regard, l’artiste nous en dit beaucoup sur chacun d’eux.

Les textes de Marc Pichelin reprennent les mots de ces amateurs de verdure, sans les modifier outre mesure, pour en conserver toute la poésie brute.

Les deux auteurs mêlent ainsi les textes et les images pour composer des mosaïques suggestives, allant du détail au grand ensemble. Les jardins sont ainsi suggérés plus que représentés, laissant à l’imaginaire de chaque lecteur l’espace de se projeter.